Le PLAISIR mais aussi…
Ce mot a pour mission d’offrir une prestation après laquelle on court depuis la nuit des temps. Les « Pierres à feu », en grands précurseurs se « mangeaient les sangs » à inventer les premiers outils pourvoyeurs de plaisir.
Ils étaient déjà dans l’utilitarisme. Pourtant, même dans notre civilisation confortable et ultra-encadrée par ce matérialisme, on rame ! Une minute de plaisir pour une heure, un mois, une année ou toute une vie de boulot.
Socrate et son collègue Platon élaboraient aussi des plans pour y accéder mais le leur se plaçait dans la tête. Ils ont été suivis consciemment par bien des anonymes et de glorieux chercheurs.
Un jour, un manant auto-stoppeur se plaignait de ne pas avoir trouvé le bonheur et accusait les plaisirs de lui avoir volés son temps. Celui-là était soit un écorché-vif, soit un grand bâtisseur de moulins à vent, du genre Don Quichotte. La preuve, il n’avait même plus de mule et prenait celle des autres.
La conclusion de cette recherche incite à réfléchir sur l’absence ou le trop plein de plaisir et ce qui les accompagne : la qualité et la relation subjective que chacun peut avoir avec l’ensemble.
Pour les uns, un regard sur une belle fleur, un match de foot dans un fauteuil confortable ou une marche vivifiante dans une forêt permet de relever les défis du bien-être et d’être rechargé de bonnes volontés et d’espoir.
Pour d’autres, il faut un peu plus d’accessoires. Le champagne, la cigarette ou un partenaire, un outil moderne de communication, un livre, une voiture très chère deviennent des objectifs pour remplir la fonction de plaisir.
Et il y a le cran au-dessus, encore, qui fait appel à des demandes que le mortel ordinaire ou lucide fuit : la soumission à quelque chose : alcool, drogue, sexe et ainsi de suite.
Les derniers sont ceux, qui comme l’auto-stoppeur, deviendront des naufragés de la vie et du contentement et qui utiliseront tous les moyens possibles pour éprouver une petite touche d’un truc qui leur feront « plaisir ».
Il arrive que l’on fasse l’expérience d’un de ces plaisirs pour évaluer ce qu’il vaut et que l’on fasse un abandon partiel ou définitif.
Il paraît également que chaque âge a ses plaisirs et que les plus vieux ne votent pas pour les mêmes que les plus jeunes et inversement.
Il doit y avoir aussi des petits cloisonnements en rapport au sexe et à la culture : les femmes n’ont pas une tendance aussi marquée, vers les sports de l’extrême, alors que les hommes rivalisent avec la mort plus volontiers en y trouvant un « certain plaisir ».
Dans quelques pays du monde, il est de notoriété de fumer un bon narguilé dans un lieu commun ou de se baigner en eau glaciale et dans d’autres, on reste au chaud en famille ou on s’agglutine dans une file de cinéma. Toutes les versions du plaisir sont valables à n’en pas douter sauf, celles qui nuisent aux autres…
L’absence ou la privation de contentements conduisent à une tristesse profonde, quelque en soit les raisons et les modes de restrictions.
Le plaisir individuel et strictement érotomane/narcissique morcelle l’entourage et la communication, sa forme aurait un impact destructif sur autrui. Alors que le plaisir, dit solitaire, serait plus souvent une ouverture de jardin secret autant physique qu’intellectuel.
Une autre façon de voir les choses dans cet article Le plaisir
Sylvie Michèle BRIERE, fondatrice