Les évolutions de langage

Pour aller encore plus loin, les mots qui en substituent d’autres sont un phénomène révélateur.

Les « clochards » sont passés à « sans abri » puis à « sans domicile fixe »,

Les « pays sous développés » à « pays en voie de développement » puis à « pays émergents »,

Les « mendiants » à « bénéficiaires »,

Les « pédérastes, tapettes, pd ou lesbiennes, gouines » à « homosexuels »,

les « vieux » à « personnes âgées » en passant par « troisième et quatrième âges » ou « grands seniors »,

les « éboueurs » à « agents de maintenance »,

Les « femmes de ménage » à « techniciennes de surface » ou « agents d’entretien »,

les « instituteurs » à « professeurs des écoles »,

Les « nourrices ou nounous » à « assistantes maternelles »…

Dans le fond, les nouvelles dénominations ont un pouvoir apaisant.

Si l’on fouille un peu plus et que l’on s’intéresse à la réalité, les appellations contemporaines soulèvent le sujet de la perte des valeurs.

Cette réalité revendique la dépréciation et l’insulte comme du « bon pain » dès que l’on veut échanger un point de vue différent de son interlocuteur. Le fait n’est absolument pas isolé, il passe par tous les médias, comme par la rue, la vie professionnelle et/ou familiale, tout public confondu.

Et il est encore plus subtil d’agir par des méthodes « douces » (dites sournoises parfois) qui consistent à faire parler puis à utiliser les paroles comme une arme, le tout dans une atmosphère ouatée.

Certains appellent cela l’évolution et d’autres, agression.

On peut y constater des appréciations révélatrices de pressions internes et externes.

La communication passe par la langue, le langage et de tout temps, on aime et on n’aime pas !

La boîte à gros mots

les petits gros mots

Zut, caca boudin, pipi de crotte, pouêt-pouêt, na…

Les gros mots d’intimidation

Merde, fait chier, emmerdeur, va te faire voir, tu m’emmerdes, fils de ton père, tête de noeud…

Les gros mots tueurs

Va te faire foutre, enculé, connard, putain, nique ta mère, je te pète la gueule

Bon, il faut bien dire que s’ils sont utilisés à tout va, ils ne sont pas trop flatteurs, surtout les derniers et un petit effort doit être fait pour améliorer l’ensemble du vocabulaire. Le risque étant la riposte de ceux qui les reçoivent.

, fondatrice